L'ESTRAN, partie du littoral découverte à marée basse, espace magique de vie, de mouvement, de création et de recréation permanente, une source infinie d'observation et d'émerveillement.
Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.
Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes ;
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !
Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !
(Charles Baudelaire- 1821-1867)
Il y a une solitude de l'espace
Une solitude de la mer
Une solitude de la mort, mais toutes
seront nombreuses
Comparées à ce lieu plus profond
A cette intimité polaire
Une âme qui se reconnaît elle-même
Infinité finie
(Emily Dickinson. 1830-1886. Traduction Charlotte Melançon)
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